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De L’ARPA,  Association pour la Restauration et la sauvegarde du Patrimoine du Pays D’AIX.
Tel : 04 42 96 91 50, 8 rue de Littera 13100  Aix.

La Brèche, dans le Tholonet (époque de Cézanne) déjà connue des romains, fut surtout exploitée et utilisée à partir du début du XVIII iéme siécle, lorsque Tarlé, inspecteur et contrôleur  général des Marbres de Royaume en fait mention dans un rapport à Louis XIV qui avait alors besoin de grandes quantité de marbre pour la décoration de Versailles.
Les marbres étant  un monopole royal, le marquis de Gallifet, Président au Parlement d’Aix, sera le premier à pouvoir vendre au Roi des blocs de brèche provenant des carrières situées sur ses domaines du Tholonet.
Le seigneur de Beaurecueil, et Madame de Saint-Antonin bien plus tard, pourront bénéficier du même privilège.
Grâce à l’influence de la puissante famille Gallifet, le prestige de la brèche du Tholonet continue de s’affirmer sous le règne de Louis XV et Louis XVI. La mode étant à l’exotisme, la production de M Gallifet est connue sous le nom de « Brèche d’Alep ». Elle prend aussi le nom de « Brèche Mesdames » en l’honneur des princesses royales, sœurs de Louis XVI, qui se faisaient faire des cheminées et des dessus de meubles en brèche du Tholonet.
Après la révolution, la brèche du Tholonet reste très appréciée par les architectes, sculpteurs et décorateurs. Elle est utilisée pour la décoration des hôtels particuliers d’Aix et aussi de Paris comme l’hôtel de Gallifet, rue de Varennes, qui fut occupé par Talleyrand, actuellement ambassade d’Italie. On trouve aussi de la brèche dans des bâtiments prestigieux : l’Opéra Garnier, l’église de la Madeleine à Paris ou la cathédrale de Chartres.
A la fin du dix-neuvième siècle, la famille de Gallifet ayant vendu son domaine du Tholonet, les carrières sont exploitées par la Société Dervillé, crée en 1835, qui exportera la brèche dans le monde entier : Amérique, Japon…..
Le fils du fondateur, Stéphane Dervillé (1848-1925) contemporain de Paul Cézanne, marbrier très important en France, Italie, Belgique, Tunisie et Algérie, fut également une personnalité marquante de son époque :  (ministre du commerce, ministre de la justice ) Président du Tribunal de commerce  de  Paris, Régent de la banque de France, Président du PLM……(à ce sujet voir à Paris,  Gare de Lyon, les immenses plaques de brèche sur les buffets de la grande salle à manger du « Train Bleu »)
Les carrières françaises de la Société Dervillé, dont celles de Sainte-Victoire, furent dirigées par trois générations successives de la famille Guyot du Tholonet : Charles, Marius et Louis. Tous les trois, ont connu et certainement souvent rencontré Paul Cézanne, qui devait entendre le bruit de leurs carrières lorsqu’il venait peindre au Tholonet.
Ce panneau a été réalisé avec la participation d’un de leurs descendants, fidèle à son village : Michel Bernascolle.
L’exploitation des carrières a cessé vers 1945, ou, d’après une inscription gravée sur le front de taille, le 16.11.46. 

La Brèche : Evolution de son extraction à l’époque de Cézanne.
Jusqu’au milieu du XIX° siècle les travaux d’extraction de la pierre dure se faisaient entièrement à la main. Avec le procédé par rupture, les ouvriers carriers perçaient des trous verticaux à des écartements variables suivant la nature de la pierre, soit en enfonçant des pointerolles à coup de masse, soit en enfonçant, par percussion de lourdes barres à mine. Les ouvriers carriers plaçaient dans ces trous des coins, puis toute l’équipe enfonçait simultanément tous les coins à coup de masse pour obtenir la rupture le long de la ligne ainsi préparée.
La découpe des parois verticales se faisait également à la scie sans dents à bras, par l’action du grès jeté régulièrement avec de l’eau, contre la lame de scie ; c’est le grès entrainé par le fer de la scie qui usait la pierre. « On scie en carrière dès le XVII° siècle et ici, à Roques-Hautes au XVIII° siècle on l’a fait systématiquement ; on faisait une première entaille au pic pour poser la scie sur le bloc ; sur une longueur de deux mètres au maximum on faisait un centimètre à l’heure. » (Professeur Pascal Julien)
Dans la seconde moitié du XIX° siècle, le procédé mécanique du sciage au fil hélicoïdal a profondément modifié les conditions de travail dans les carrières de pierres dures : un toron de deux ou trois fils enroulés en hélice entraine une matière abrasive (grès ou corindon) afin de scier une masse ou un bloc de pierre. L’appareil de sciage comprend un portique de sciage, un portique supportant un chariot tendeur avec un contre-poids, et le fil mu par une machine à vapeur. Il y a intérêt à ce que le fil ait une très grande longueur (supérieure à 1000 mètres) : le fil se refroidit mieux, s’use de toute façon moins vite, ce qui espace les arrêts pour le changer après rupture. On exécute en premier lieu, avec le fil, un sciage horizontal, puis un sciage vertical parallèle au front de masse. Parfois le même fil travaille horizontalement sur une certaine partie de son parcours, et verticalement en d’autres endroits. La mise en place du fil nécessite une longue préparation : il faut en effet aménager un certain nombre de couloirs perpendiculaires au front de masse et espacés de 15, 20 ou 30 mètres, pour placer des poulies de renvoi, exécuter préalablement par endroits des forages verticaux pour placer des poulies pénétrantes et aménager des caniveaux pour récupérer la plus grande partie du grès ou du corindon utilisé pour le sciage. Le choix des emplacements des couloirs et des trous de forage est déterminé par la nature de la masse calcaire, les couloirs étant ouverts par exemple aux endroits où se trouvent des failles perpendiculaires au front de masse. Pour une longueur de sciage de 5 mètres, la progression était de 22 centimètres à l’heure.

Mon fils baptiste s’installant à aix nous fait découvrir par hasard la brèche

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